Cette convention pense que l’intervention militaire de l’occident en Afrique cause plus de mal que de bien. Tel a été le fil d’Ariane du débat du 29 novembre 2017 mené dans le cadre des activités de la Saos de l’université Senghor.
Au moment où persistent les opérations militaires françaises ou onusiennes au Mali ou en Centrafrique, les ambassadeurs du développement que sont les étudiants auditeurs de l’université Senghor se sont prononcés. « Nous ne sommes pas contre ces interventions, nous déplorons juste le fait qu’elles emportent des conséquences néfastes sur nos pays » a expliqué Djimmy Edah, du haut de son rôle de « chef de gouvernement ». « Mes collègues du gouvernement, a-t-il poursuivi, vont vous parler notamment du trafic d’armes de guerre, des collisions politiques et des viols auxquels se livrent les soldats étrangers dans le cadre des missions d’intervention dans les pays africains ». Ses collègues étaient Carhel Quenum, Boris Lougbegnon et Christian Guéhi. Ceux-ci ont pris tour à tour la parole en alternance avec l’opposition pour soutenir tout le mal que les armées étrangères font aux pays affectés par les instabilités sécuritaires.
Une réponse à la faiblesse de l’Afrique
L’opposition pour l’occasion a été menée par Sankara, accompagné par Ariane Kouassi, Donatien Gaglozoun et Bi Jamal Tiesse. Pour sa part, il était question de soutenir que ces interventions sont en quelque sort un mal nécessaire. « Comment voulez vous que pendant que votre frère de même couleur de peau est entrain de mourir, qu’on refuse toute intervention d’une force armée structurée et disposée à agir, au seul motif que votre pays est souverain » a déploré Donatien d’un ton altier.Les arguments de l’opposition se sont ainsi ramenés à cela : l’humanisme des européens et de l’Onu d’une part et l’incapacité de l’Afrique à agir face aux instabilités politiques. Où est l’Union africaine quand les Africains se meurent ? Combien de temps faut-il attendre l’armée tchadienne pour sauver des vies ?
Telles sont en filigrane les interrogations précises de l’opposition.Il faut noter que le jury était composé de Willy Zogo, de Narcisse Fomekong et de Sandrienne Boko. Les deux derniers étant respectivement président et vice présidente de la Société d’art oratoire de l’université Senghor à Alexandrie. Les récriminations formulées par cette équipe d’arbitres tiennent à quelques mots ; la motion n’a pas été clairement définie par les débatteurs et en tout, il y a eu un manque d’exemples et de chiffres en appui des débats. Mais en tout état de cause, c’est l’art oratoire qui en est sorti grandi. Le cercle des débatteurs senghoriens s’élargit.En dernière analyse, il faut dire que l’administration de l’université se prête chaque jour davantage à l’accompagnement de cette activité périphérique et constructive pour les auditeurs africains.